Les AMPHETAMINES

"Dans un premier temps, les amphétamines vous remontent en flèche, dans un second temps, elles vous descendent en flammes." Dr R.B. Millman.

L'amphétamine est un produit de synthèse agissant essentiellement comme stimulant du système nerveux central.

    Les effets positifs des amphétamines, pour une dose classique, se font sentir assez rapidement (une à deux heures après l'ingestion). Ils se traduisent par une diminution, et parfois même par une suppression totale de la fatigue physique, de la tendance à l'endormissement et de la faim. Parallèlement, il se crée une sorte d'euphorie, de confiance en soi qui incite à aller de l'avant en méprisant les obstacles. Les facultés intellectuelles elles-mêmes semblent s'épanouir et atteindre un niveau qu'elles ne connaissent rarement : le jugement est plus rapide, la compréhension plus sûre et la mémoire paraît considérablement développée. C'est donc, en définitive, une impression de puissance et de maîtrise de soi exceptionnelle que le sujet ressent. Cet effet ne dure que quelques heures et son intensité varie évidemment selon les sujets : mais il vient toujours à disparaître plus ou moins rapidement et alors, si la prise n'est pas renouvelée, c'est une série de phénomènes inverses qui se produit : le besoin de sommeil devient incoercible, la détente physique fait place à une nervosité incontrôlable et à une fatigue intense, les mouvementssont mal coordonnés. Sur le plan psychologique, il en va de même : le dépression et le découragement remplacent l'euphorie, aucune activité ne semble plus attirante, tout effort de raisonnement est ressenti comme pénible.

Effets secondaires pénalisant le geste sportif

Tremblements,
Céphalées,
Insomnie,
Incapacité à se concentrer,
Vertige,
Troubles digestifs,
Palpitations cardiaque,
Crampes,
Hypertension artérielle.

Oscillations de l'humeur

Le sujet, sous influence, devient dans un premier temps hyperactif, irritable, agressif, hostile, nerveux, insomniaque. L'arrêt s'accompagne en général de fatigue et de dépression car la drogue ne fait que retarder le repos nécessaire.

Signes évocateurs de ceux qui y goûtent

Nervosité,
Tics consistant à se toucher fréquemment le visage,
Grincements de dents,
Pupilles dilatées,
Méfiance envers l'entourage.

L'accoutumance

L'usage prolongé de ces produits provoque facilement l'accoutumance, au point que certains sportifs en arrivent à prendre des surdoses ; ils ont donc tendance à augmenter la "ration" de pilules ce qui entaîne un état de dépendance.

La fin dramatique de Tom Simpson

   Tout le monde a entendu parler de la fin tragique, le 13 juillet 1967, du cycliste Tom Simpson sur les pentes du Mont Ventoux. A la suite de l'autopsie, l'ensemble des experts et des médecins sont tombés d'accord pour confirmer que les amphétamines avaient joué un rôle certain dans son décès.

Voici quelques exemples des conclusions de médecins qualifiés en médecine de l'effort sur les causes de la mort de Tom Simpson.

 "Le coureur cycliste britannique Tom Simpson a succombé, après avoir pris des amphétamines, durant le Tour de France 1967. C'est parce que de nombreux cyclistes s'administrent quotidiennement des amphétamines pendant des courses qui peuvent durer jusqu'à vingt et un jours que ce sport compte le plus de décès imputables aux amphétamines (...) Je n'ai utlisé d'amphétamines qu'une seule fois et j'ai failli en perdre la vie. Je tiens à rappeler à tous les sportifs et surtout à ceux qui veulent se surpasser que les amphétamines n'ouvrent pas le chemin du succès, mais bien celui de la destruction."

Docteur Gabe Mirkin (USA)

 

 "Deux cas jouent finalement un rôle décisif dans la bataille du dopage qui sera combattu de plus en plus énergiquement : le cas du coureur cycliste anglais Tom Simpson qui perdit conscience lors du tour de france. Il avait pris des amphétamines, la fatigue et le soleil lui donnèrent le coup de grâce ; il mourut... "

Docteur Ludwig Prokop (membre de la commission médicale du CIO).

 

 "De nombreux facteurs potentialisent l'action des amphétamines et en aggravent encore le danger. Ainsi a-t-on accusé la chaleur, lors de la mort de Tom Simpson en 1967 sur les pentes du Mont Ventoux. En effet, les amphétamines en augmentant d'elles-mêmes la température corporelle, conjuguées à l'effort intensif et à la chaleur ambiante, ont provoqué le dépassement de la thermorégulation de l'organisme."

Docteur R. Guillet (auteur de Médecine du Sport).



Conclusion

    Avant que le contrôle antidopage ne vienne stopper la vogue meurtrière des amphétamines dans les milieux sportifs, ceux-ci ont payé très lourdement leur tribut au mirage de la performance. Les cyclistes, plus que les autres, ont cédé à cette tentation, eux qui doivent justement lutter contre la fatigue dans des épreuves qui dépassent en durée celle de la plupart des autres disciplines. Tom Simpson fut, en 1967, sur les pentes du Mont Ventoux, la plus célèbre des ses victimes. Dans cette étape courue sous un soleil de plomb, le coureur britannique avait absorbé de l'alcool et des comprimés de Tonedron...
    Détounés des amphétamines par l'éfficacité des analyses, certains sportifs ont certes trouvé d'autres remèdes miracles aussi dangereux, sinon plus. Mais comment peut-on défendre, comme le font quelques-uns, l'idée d'un retour aux amphétamines sous le fallacieux prétexte qu'elles étaient moins dangereuses que les produits qui les ont remplacées en profitant du retard momentané des techniques d'analyse ?

    Cela évoque exactement les condamnés auxquels on laisse le choix de leur mort !

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