La drogue dans le sport |
La COCAINE
La cocaïne est extraite des feuilles d'un arbustre, l'Erythroxylon coca, qui
pousse en Amérique du sud , le long de la côte du Pacifique. Elle augmente
l'excitabilité cellulaire ; c'est un véritable toxique agissant en tant que poison
convulsivant de l'écorce cérébrale. Les effets s'inversent avec l'augmentation des
doses ; elle est d'abord excitante puis paralysante. La cocaïne est surtout utilisée en
médecine pour sa remarquable activité anesthésique locale au niveau des muqueuses.
L'action sur le psychisme est la plus recherchée, notamment par les sportifs.
La cocaïne détermine :
- Euphorie (à doses modérées) ;
- Anxiété vive (à fortes doses) ;
- Sensibilité psychique et motrice exagérées ;
- Phénomènes hallucinatoires parfois auditifs et visuels, mais le plus souvent tactiles,
sous forme de démangeaisons intenses et prolongées sous la peau, fourmillements resentis
sous l'épiderme ;
- Délire...
Les sportifs utilisent la "neige" tout au moins au début, à de petites doses
qui provoquent d'abord une excitation de lécorce cérébrale avec amélioration des
processus et des fonctions psychiques. Cela se traduit par une facilité d'élocution
inhabituelle, une agitation modérée et de l'euphorie. La perception de la fatigue
s'atténue considérablement et les facultés de résistance à l'effort progressent
notablement. Lorsque la drogue est prise par la bouche, son action anesthésiante de la
muqueuse de l'estomac bloque la sensation de faim, ce qui peut être considéré par les
dopés comme "intéressant" dans un acte sportif inférieur à quatre-vingt-dix
minutes. Cet aspect, par contre, devient tout à fait néfaste (risque d'hypoglycémie)
lorsque la durée s'étale sur plusieurs heures comme dans les spécialités qui durent
(course de fond, cyclisme, cinq sets...).
Au total, la disparition des signes d'alarme comme la fatigue et la faim, entraîne
l'organisme à l'effort à travailler dans une "zone interdite" qui ne peut
être utilisée en continu sous peine d'accidents. Le docteur Olievenstein, médecin-chef
à l'hôpital Marmottan et spécialiste de réputation mondiale en toxicomanie, a
précisé dans L'Equipe, les effets, les avantages et les rapports de la
"coke" avec l'effort sportif de haut niveau. "La cocaïne a un effet
excitant et défatigant. Lorsque l'intoxication n'est pas dans une phase avancée, elle
donne des réflexes mieux ajustés. Elle procure une euphorie qui se double d'un sentiment
d'invulnérabilité. Elle augmente la clairvoyance. En cela, ses effets sont assez
comparables à ceux des amphétamines."
Le docteur Jo Mule, directeur des services antidopages de l'Etat de New York, explique
pour sa part pourquoi ils se laisse tenter : "la cocaïne déclenche et stimule
l'agressivité. Un athlète qui en prend avant un effort sent sur le moment ses force
décuplées."
Mais malheureusement pour les adeptes de la poudre blanche, il est difficile de masquer à
l'environnement son mauvais penchant. Le docteur Olievenstein, témoin privilégié de ces
abus, s'en est fait l'écho dans L'Equipe : "j'ai été, en tennis, surpris plus
d'une fois par les dilatations de pupille... c'était visible à la télévision".
Yannick Noah, sans être médecin, porte un diagnostic de joueur chargé d'un simple coup
d'oeil : "il suffit de regarder comment le type se comporte sur le court."
A propos de cette drogue, le docteur Olievenstein parle du dopage comme la porte d'entrée
vers la toxicomanie : "tout ce qui agit durablement et artificiellement sur le
psychisme peut conduire à la toxicomanie". Les effets physiques provoquent une
altération de l'organisme qui se traduit par :
- Mydriase : dilatation des pupilles ;
- Elévation de la température du corps ;
- Menace de troubles cardiaques graves ;
- Amaigrissement.
En résumé, l'usage de la cocaïne doit être proscrit chez le sportif.
Le HASCHISCH
Il correspond à la résine séchée du cannabis ou chanvre indien, alors que la
marijuana est un tabac tiré de la même plante. Leurs noms varient avec les pays. Le
haschisch est cinq fois plus puissant que la marijuana. Il s'utilise en pratique sous
forme de gelée, de boisson ou on le fume mélangé au tabac. Il provoque une sorte
d'euphorie accompagnée d'excitation motrice, voire même d'agressivité. Le haschisch
n'entraîne pas de dépendance, sauf à en prendre d'énormes quantités, ce qui favorise
des troubles du caractère de plus en plus graves. La fumée de haschisch inhalée
introduit plus de 400 poisons différents dans l'organisme. Parmis eux, le delta 9
tetrahydrocannabinol (THC) qui pénètre et s'installe dans les tissus adipeux, cerveau,
foie, rein, glandes endocrines et appareil génital. La dose d'un seul joint mettra trois
semaines à quatre mois pour s'éliminer. Il pertube la mémoire, bloque les
"mécanismes" du raisonnement et rend impossible toute communication tant soit
peu complexe. L'effet psychique est surtout amotivant. Ses risques d'entraîner le cancer
sont inférieurs à l'intoxication tabtgique. A partir de ces constatations, certains
spécialistes classaient le "H" dans la catégorie des "drogues
douces" jusqu'au jour où un avion américain, dirigé par un sujet intoxiqué, s'est
abattu, ce qui a modifié radicalement cette analyse pour le moins superficielle.
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L'HEROINE
Dérive de la morphine, plus actif et surtout beaucoup plus dangereux sur le plan
toxique. L'administration d'héroïne expose, plus encore que celle de la morphine, à
l'accoutumance et son abus mène plus rapidement à la déchéance tant physique
qu'intellectuelle. Son utilisation par les sportifs est une aberration même si son effet
antalgique peut être utilisé dans certains types d'efforts provoquant des hyperalgies
lombaires. Cependant l'euphorie est comme pour la coke et le hasch le principal effet
recherché.
Compte tenu que pour ces différentes drogues les risques d'assuétude et d'accoutumance
existent et que, d'autre part, on ne compte que 30 % de réussite totale c'est à dire
sans rechute dans les cures de désintoxication, il faut impérativement en place des
structures de contrôle efficaces assorties de sanctions exemplaires notamment au plus
haut niveau.
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L'ETORPHINE
Drogue utilisé pour les chevaux de course
Cette drogue qui, à très faible dose, peut entraîner une excitation du
système nerveux central, c'est à dire se comporter comme un stimulant, devient à
forte dose un puissant analgésique parfaitement efficace pour immobiliser, notamment, les
grands mammifères et autres pachydermes. C'est en raison de cette remarquable action
qu'il a été surnommé "jus d'éléphant".
Si, à faible dose, on constate une augmentation marquée de l'activité locomotrice de
l'animal ; en augmentant légèrement les doses, la sédation et l'analgésie
s'installent. La quantité nécessaire pour donner un "coup de fouet" au cheval
varie de 10 à 50 microgrammes par animal alors que pour l'immobiliser il faut lui
injecter 1 milligramme.
C'est un produits extrêmement difficile à manier, particulièrement dangereux pour
l'animal traité ainsi que pour le manipulateur de la seringue. Par exemple, en
administration sous-cutanée, l'étorphine s'avère 1000 à 8000 fois plus puissante que
la morphine. Selon certains auteurs, cette différence peut aller jusqu'à 80000 !
L'homme qui manie la fléchette n'est pas à l'abri d'une fausse manoeuvre. Après
l'effraction cutané par une aiguille souillé d'étorphine ou la projection d'une goutte
de la solution sur la peau ou sur une muqueuse, un certain nombre de signes peuvent se
manifester : le sujet perd conscience, la respiration devient lente et superficielle ;
l'examen des muqueuses révèle une cyanose et la pupille se rétrécit ; le pouls devient
imprenable, la pression artérielle s'effondre et des trémulations musculaires
"secouent" le corps. Si une main secourable n'intervient pas rapidement en
injectant l'antidote, la mort survient dans un coma profond. D'ailleurs, il est
particulièrement recommandé de manier avec d'infinies précautions l'étorphine et
d'avoir à une place connue et signalée dans le box de soins une trousse spéciale
comprenant l'antidote.
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