Limites des controles
"On ne trouve que ce que l'on cherche ". Cette règle permet de mieux comprendre
pourquoi les nouvelles molécules peuvent passer à travers les tests antidopage. Mais il
y a plus fort. Contrairement à une idée reçue, les analyses d'urine comme les analyses
de sang classiques permettent de détecter des concentrations anormalement élevées
d'hormones de croissance ou d'érithropoïétine (Epo). Mais, le Dr Garnier, responsable
des contrôles antidopage au ministère de la Jeunesse et des Sports, confirme son
impuissance à prouver les tricheries : « Détecter de l'hormone de croissance ou de
l'Epo dans l'urine d'un individu ne revient pas à dire qu'il a pris de l'hormone de
croissance ou de l'Epo. Il faut définir un seuil de normalité pour pouvoir dire
qu'au-dessus de ce seuil l'individu est dopé. » Or, jusqu'à présent, les experts ont
été incapables de fixer ce seuil car les taux d'hormones varient d'un individu à
l'autre. Impossible de savoir si les excès d'hormones trouvés sont naturels ou pas. Les
tricheurs peuvent donc dormir tranquilles.
Par ailleurs, le Dr Garnier estime que « la prise de sang n'est pas une solution miracle
au problème du dopage » car « les substances recherchées restent de façon encore plus
transitoire dans le sang que dans l'urine. Pour l'Epo, par exemple, c'est 24 heures dans
le sang, 48 heures dans l'urine. » Athlètes et entraîneurs sont de plus en plus
nombreux à militer pour la suppression de contrôles antidopage très coûteux et faciles
à contourner. Quant aux médecins du sport, chargés des contrôles, ils menacent de
rendre leur tablier devant tant d'hypocrisie.
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