Mercredi 8 juillet, 6 h 40, poste frontière de Rekkem, au nord-est de la banlieue lilloise. Trois jours avant le départ du Tour de France, Willy Voet, masseur attitré de l'équipe cycliste emmenée par Richard Virenque, est contrôlé par une brigade de la douane française à son arrivée de Belgique. Surprise, on découvre dans sa voiture une incroyable quantité de produits suspects. Il y en a partout: dans le coffre de sa Fiat, deux sacs isothermes contiennent 450 produits anabolisants classés parmi les dopants sportifs. Dans sa trousse de toilette, un flacon d'amphétamines liquides. Un autre, à moitié rempli, est dissimulé... dans son slip. Interrogé lors de sa rétention douanière, le masseur belge fait des révélations alarmantes. Les anabolisants, dit-il, lui ont été remis au siège lyonnais de la société Festina, sponsor des cyclistes, et les amphétamines des mains mêmes du médecin belge de l'équipe lors de son séjour dans le «plat pays». Pis: les produits saisis dans le coffre de sa voiture étaient destinés, selon lui, au camion frigorifique de l'équipe Festina. Ni une ni deux: les douaniers, en collaboration avec le service régional de la PJ, investissent dès le lendemain les locaux lyonnais de Festina, et découvrent encore 15 types de produits différents, qu'ils confient à leur laboratoire pour analyse. Quant à Willy Voet, il a été remis aux autorités judiciaires du parquet de Lille. Tandis qu'une ouverture d'information est en cours, il reste en garde à vue et le SRPJ de Lille enquête.