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Témoignage d'un cycliste / Témoignage d'un médecin
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Dimanche 26 juillet 1998

Les produits en cause



  L'EPO (érythropoïétine). Cette hormone, que le corps produit naturellement, augmente la quantité d'oxygène dans le sang en stimulant la fabrication des globules rouges. Très en vogue dans le milieu du cyclisme professionnel, l'EPO présente le grand avantage d'être indétectable aux contrôles antidopage. L'EPO peut provoquer des accidents thrombo-vasculaires (infarctus, attaques cérébrales...). La substance est vendue en France auprès de la Pharmacie centrale des hôpitaux de France sur ordonnance de certaines catégories de médecins (hématologues, cancérologues, néphrologues). On peut également en trouver dans certains pays comme la Suisse ou l'Italie dans des officines de quartier. Son prix, en France, est de 100  F la seringue. On la trouve au marché noir entre 2 500 F et 3 000  F.



  Les stéroïdes anabolisants. Le plus connu est la testostérone, hormone mâle favorisant le développement de la masse musculaire. Donnée à petite dose, elle est rapidement éliminée et difficilement décelable. A forte dose, elle crée des accidents thrombo-vasculaires, des troubles psychiques intenses, des oedèmes, une diminution de la spermatogenèse. On la trouve en pharmacie au prix de 15 F les deux ampoules. Sur le marché parallèle, l'ampoule revient entre 120 F et 150 F. Des comprimés de stéroïdes anabolisants de contrebande peuvent également être conçus à partir de testostérone-base, mais les sportifs de haut niveau préfèrent s'approvisionner auprès de circuits connus afin de limiter les effets indésirables.



  Le PFC (perfluorocarbone). Cette molécule de synthèse a la capacité de fixer l'oxygène dans le sang tout en laissant à niveau l'hématocrite, c'est-à-dire le volume de globules rouges sur le volume total de sang (sachant qu'une mesure au-delà de 50 % permet de supposer que le sportif a absorbé des produits dopants), ce qui la rend totalement indécelable. Ce produit nouveau, utilisé surtout aux Etats-Unis et à titre expérimental, ne sortirait du milieu hospitalier que grâce à des complicités. Son usage étant trop récent, les dangers du PFC sont encore méconnus. Ils seraient immédiats.



  L'hémoglobine réticulée. Cette hémoglobine reconstituée avec un support macro-moléculaire est également un produit expérimental qui attend encore d'être commercialisé dans les milieux spécialisés. Elle pourra remplacer provisoirement le sang dans les transfusions importantes. Injectée, l'hémoglobine réticulée permet d'augmenter la capacité de transport de l'oxygène. L'hématocrite, là aussi, reste normal.



  L'interleukine  3. Cette hormone agit à la manière d'un facteur de croissance et favorise le développement des globules rouges. Il semblerait qu'elle soit utilisée en mélange avec l'EPO, ce qui rendrait cette dernière plus efficace. Sa tolérance serait toutefois moins bonne que l'EPO. Elle augmenterait les risques d'hyperviscosité du sang.



  L'IGF  1 (Insulin-like growth factor). Cette hormone produite par le foie est utilisée à titre expérimental dans le milieu médical. On ignore encore précisément ses effets, même s'il semble qu'elle puisse diminuer les risques cardio-vasculaires du type athérome. Pour un sportif, son effet est semblable à celui d'un anabolisant.

(Source : docteur Patrick Laure)


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