Evènement 31-07-98 |
Les sponsors n'entendent pas modifier leur position à l'égard de l'épreuve | Article suivant |
Pourquoi le Tour ne peut pas s'arrêter |
Faut-il arrêter le Tour ? La question était sur toutes les lèvres mercredi, alors que les coureurs, dans un vent de révolte, mettaient pied à terre. Discréditée par l'affaire du dopage, l'édition 1998 du Tour de France a, en tout cas, bien failli s'arrêter. Mais il en faut probablement plus pour ébranler cette énorme machine. Sous l'impulsion de la Société du Tour de France, dirigée d'une main de maître par Jean-Marie Leblanc, les quinze équipes qui ont pris le départ hier franchiront selon toute vraisemblance la ligne d'arrivée dimanche sur les Champs-Elysées. Si elle n'en sort pas grandie et si les conséquences de l'affaire Festina résonneront longtemps dans la « grande famille » qu'est le cyclisme professionnel, la Grande Boucle aura en tout cas survécu. D'abord parce que les organisateurs n'ont à aucun moment voulu, ne serait-ce même qu'envisagé, cette hypothèse. « Le Tour de France est une épreuve mythique qui a des racines extrêmement fortes comme peu d'événements au monde. Et la ferveur du public ne s'est jamais démentie. A aucun moment, nous n'avons envisagé d'arrêter », confiait hier à La Tribune Alain Krzentowski, président d'ASO (Amaury Sport Organisation). Après le départ hier de la 18e étape, Jean-Marie Leblanc, sur les ondes de Radio Tour, a lui aussi réaffirmé la nécessité de poursuivre jusqu'au bout l'épreuve reine du cyclisme mondial, malgré toutes les critiques - notamment en provenance d'Espagne - qui ont émaillé la journée. « Tous ensemble maintenant, nous allons finir ce Tour de France [...]. Nous allons le faire par respect de ceux pour lesquels nous faisons ce métier de coureurs, de directeurs sportifs ou d'orga- nisateur. [...] Je veux parler des spectateurs et des téléspectateurs. » « Les gens qui préconisent l'arrêt de l'épreuve ignorent ce qu'est le Tour de France. Il fait partie du patrimoine français », explique Luc Durieux, responsable du sponsoring sportif au Crédit Lyonnais, parrain du maillot jaune depuis onze ans. « Les jeux Olympiques de Séoul se sont-ils arrêtés lorsque Ben Johnson a été contrôlé positif à l'issue de la finale du 100 mètres ? », s'interroge-t-on aux AGF, assureurs officiels du Tour. A l'évidence, les enjeux économiques du Tour de France ont aussi pesé dans la décision de ne pas interrompre le Tour de France. Retransmise dans 169 pays pour près de 1 milliard de téléspectateurs et suivie dans les villes étapes par environ 15 millions de fidèles supporters, l'épreuve est devenue une vitrine exceptionnelle pour les entreprises en quête d'image. L'attitude des sponsors qui, depuis le début de l'affaire Festina, ont apporté un soutien indéfectible aux organisateurs ne s'explique pas autrement. Géraldine Meignan |
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